Notre Dame des prés
de 1572 à nos jours
En ce début du XVII ème siècle, le royaume de France panse ses plaies après de longues années de guerre de religion qui ont ensanglanté et ruiné le pays.
L'apaisement a été entrepris par Henri IV et poursuivi par Louis XIII. L'Edit de Nantes a été enregistré en février 1599 par le parlement de Paris mettant un terme provisoire aux luttes entre catholiques et protestants. Il faudra cependant attendre encore 30 ans avant que ne cessent ces guerres fratricides.
Dans ce climat de paix renaissante, la France retrouve sa piété : les Grands Ordres se reforment, de nouveaux voient le jour. Dans sa fidélité à l'Eglise, le roi Louis XIII consacre en 1638 le Royaume de France à la Vierge.
A Cailhau, à l'autre bout du royaume, on soigne aussi ses blessures. Au bas du village, il ne reste que ruines d'un sanctuaire à la Vierge sous le vocable de Notre dame de Grâce. Ce sanctuaire est d'une origine très ancienne dont la mémoire s'est perdue.
En 1572, une troupe de reitres passant dans le pays, pilla et brûla la chapelle. Ses matériaux furent utilisés pour réparer les fortifications de Cailhau. La perpétuation de Notre Dame des prés devient très irrégulière. Le curé de Cailhau de l'époque, Monsieur Faure, consacra toute son énergie à restaurer l'église du village. Ce n'est qu'au tout début du siècle que cet état d'abandon changea.
Un nouveau propriétaire, Monsieur Cadène, décida de rouvrir au culte la chapelle. Le curé de l'époque, monsieur Gayral, assisté de toute la population, fit restaurer l'édifice, et le 20 juillet 1902, une très grande fête rassemblait tous les fidèles de Cailhau, Cailhavel, Cambieure.
La Semaine Religieuse de l'époque relate ces festivités : « Grand'Messe le matin, le soir à la tombée de la nuit, une procession aux flambeaux depuis Cailhau, Salut du Saint Sacrement et feu d'artifice... »
Ainsi avait repris le culte à N.D des Prés. Mais des travaux plus importants étaient nécessaires. Grâce à une une souscription paroissiale à l'initiative de l'abbé Bonnet, curé de Cailhau, la toiture et la voûte furent refaites et le 2 juillet 1939, Monseigneur Pays vint inaugurer le sanctuaire. Quelques années après, deux vitraux furent posés. L'un d'eux représente Saint Louis avec tous les symboles de sa vie. Ils sont l'oeuvre de l'atelier de vitraux de l'abbaye d'En Calcat.
Depuis, régulièrement, sous l'impultion de l'abbé Querol, chaque année, des améliorations sont apportées. Le pélérinage reprend vie et rassemble les fidèles de tout le doyenné à la mi-juillet.
Grâce à la bonne rolonté de nombreux paroissiens, aux encouragements de notre curé, aujourd'hui rappelé à Dieu, et à la bienveillance de la famille Escalier, propriétaire des lieux, Notre Dame des Prés a retrouvé son modeste domaine et veille sur le pays. De nombreux ex-voto sont là pour témoigner des Grâces obtenues. Parmi celles-ci, nous retiendrons celle que rapporte la tradition : tous les soldats partant à la gueurre de 1870 comme de 1914 qui se consacrèrent avant le départ, revienrent tous sains et saufs.
Garde le blé, garde la vigne
Mais avant tout, faveur insigne
Daigne garder Dieu dans nos cœurs
Avec toute notre reconnaissance à monsieur Richard, directeur des services d'archives de l'Aude, pour l'aide importante qu'il nous a apporté.
Notes historiques sur N.D. Des prés, d'après l'acte de fondation de la Confrérie de N.D.
Du Mont Carmel du 25 mars 1636.
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