Entretiens - Interviews - Portraits

 

Florence Ferrari sur le vif ! (SITE OFFICIEL)

Florence Ferrari est poète, conférencière. Titulaire d’une licence de droit public (option Histoire), elle est auteur (-trice) de romans historiques et contemporains. Elle donne également de multiples conférences sur le catharisme, les Templiers et sur l’Égypte ancienne. Florence Ferrari écrit des romans qui « sont un peu une initiation pour ceux qui, partant à la découverte d’eux-mêmes, rencontrent des valeurs sacrées d’espérance, d’amour et de spiritualité » - Elle participe à des salons du livre, forums FNAC, radio, TVViolons d'Ingres : (« La musique me nourrit ). Florence F. joue du piano, Mozart et Chopin en particulier. Elle aime le Jazz,, le cinéma sur l'Irlande vue par Neil Jordan, Jim Sheridan, Paul Greengrass et Ken Loach. Elle aime la Nature, « Oui, la Nature, surtout la Nature »

Florence Ferrari nous dit d’emblée et sans fausse coquetterie qu’elle est un écrivain modeste : « Mon simple apport sur le sujet du catharisme se retrouve dans mon livre sur Raymond VII - Le dernier Comte cathare - le seul de mes ouvrages qui traite du catharisme. Je dépeins la civilisation occitane empreinte de liberté et de tolérance, tout en décrivant, à travers mes personnages, les différentes classes sociales : paysannerie, bourgeoisie, noblesse…J’évoque également l’esprit frondeur du Languedoc à travers le personnage de Raymond VII incarnant la résistance qui s’est mise en place à l’encontre du roi de France et du pape. »

Des châteaux qui tutoient le ciel

Lorsqu’on lui demande ce qui a motivé son intérêt pour le catharisme, elle évoque cette fascination qu’elle a eue d’emblée pour les châteaux de Lastours dans l’Aude (même s’ils ne sont pas exactement à l’emplacement initiale de l’époque) :

- « J’ai été touchée par les pierres de ces châteaux en osmose avec la nature. Pour moi, elles tutoient le ciel, peut-être « pour mieux libérer les colombes de l’Esprit », libérer l’esprit de la matière comme l’enseignaient les cathares. Je suis passionnée par la nature et là, j’ai ressenti une émotion très forte, une harmonie évidente, une indicible résonnance me donnant à penser que les pierres avaient une mémoire. Une mémoire que je devais absolument chercher à approfondir.

Dès lors, mon cheminement pouvait commencer… 

Ce qui m’a guidé était la vie spirituelle des personnes qui avaient vécu à cette époque, disons, pour faire court, au XIIIème siècle. Je souhaitais montrer l’interpénétration des mentalités entre le catharisme épris de démocratie (prônant que tous les hommes sont égaux), et la civilisation occitane si libérale ( par exemple les capitouls sont des magistrats qui représentent la population qui par ce biais peut s’exprimer). Il y a, à cette époque, en Occitanie, des valeurs communes (paradge méridional : honneur, loyauté courage, largesse) véhiculées par les Troubadours dont certains seront le fer de lance de la résistance occitane, créant un véritable sentiment d’appartenance à une nation face aux seigneurs du nord venus s’emparer des terres méridionales. Ce qui me pousse à dire qu’il y avait un sentiment d’appartenance à une seule et même communauté est cette alliance improbable conclue entre roi catholique Pierre II d’Aragon, un fervent catholique pourtant !, avec les seigneurs languedociens, défenseurs des cathares, lors de la bataille de Muret. Le 12 septembre 1213, la défaite, suivie de la mort des protagonistes, met fin au rêve d’une union méridionale dont la victoire aurait pu changer la face de notre Histoire »

Le catharisme n’est pas monolithique

" Il repose sur une doctrine et non sur un dogme. Il s’agit d’une école de pensée puisque ses adeptes se regroupaient en communauté (ecclésias) derrière leur évêque lequel, prédicateur, enseignait selon « sa propre sensibilité » comme le faisaient les autres évêques, à leur façon et selon leur propre méthode.

L’église cathare est une église spirituelle accordant plus d’importance à l’Esprit qu’à la lettre, reposant sur les valeurs évangéliques ; il est interdit de mentir, de jurer ou de tuer. Elle prône la non-violence et incite les hommes à travailler à leur perfectibilité pour pouvoir se libérer du mal.

Je garde l’espoir qu’un jour, une église « spirituelle » ou plutôt un mouvement spirituel, rassemble les croyants du monde entier, œuvrant pour l’éveil de toutes les consciences, pour une véritable humanisation de l’homme. La solution n’est pas de récréer une église cathare, puisqu’en créer une serait nier quelque part que le catharisme se rattache à toutes les spiritualités du monde. Le catharisme n’a jamais été un électron libre. C’est un syncrétisme reposant sur des valeurs morales communes aux différentes traditions spirituelles. »

L’église cathare, spirituelle, non dogmatique

" Il est important de comprendre que l’église spirituelle permet la mise en place d’une véritable philosophie spiritualiste, valorisant la libération de l’homme par lui-même, par son amélioration morale. Les cathares insistent sur l’amour agape que l’on retrouve dans l’évangile de Jean ou qui est prêché par le Christ dans le Sermon de la Montagne. Il s’agit de l’amour du prochain et je revendique cette idée force comme le moteur même de l’humanisme. Et puisque je parle d’humanisme, j’ai découvert une grande qualité dans les enseignements contenus dans la Franc-maçonnerie qui ne sont pas sans rappeler le message des Cathares. Un sens de l’éthique qui consiste à œuvrer pour le bien commun. J’ai, pour donner un exemple, trouvé dans la Grande Loge Mixte de France une véritable philosophie spiritualiste et des valeurs chères à mon cœur. Je veux souligner celles de l’altruisme, de la tolérance et de l’humanisme mais aussi de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité.

Pour conclure, au risque de me répéter, j’aimerais insister sur cet esprit démocratique que l’on retrouve dans les écrits et les déclarations des Cathares. Voilà qui était avant-gardiste : tous les hommes sont égaux entre eux ! C’est l’éclatement des classes sociales, c’est l’émancipation féminine. »

Rentrer dans l’univers du moyen-âge par le spectacle vivant

" Il faudrait ouvrir des portes, faire que les publics soient davantage informés sur cette période de notre Histoire trop méconnue malgré les nombreuses contributions d’historiens, de paléographes et d’écrivains qui se sont penchés avec bien du talent et beaucoup de ferveur sur l’histoire des Cathares. Je verrais bien que l’on puisse organiser des séances de spectacle vivant associées à des conférences. Offrir des lectures à voix haute afin de rentrer dans cet univers si particulier propre à l’essence même du catharisme. »


P ropos recueills par Patrick duCome //

10 décembre 2020 - during the confinement


BIBLIOGRAPHIE

Bibliographie

-Le dernier comte cathare, éditions TDO

-Le chevalier du Temple (TDO)

-L’Aube de Liberté, éditions Champs-Elysées Deauville

-Le Passeur d’âmes, édition Tapuscrit

-Mezza voce, éditions Tapuscrit

-Salomon, éditions Tapuscrit

Hatshepsout, la fille du Dieu Amon , éditions nombre 7

-Vercingétorix, le Libérateur, éditions Noumène

-La Légende de Montmorin, éditions Eyetimes

- Arrêt sur Images, éditions Paul Mike


Lectures et conférences –

public adulte. Interventions dans les collèges et les lycées (notamment avec l’association « Histoire et Information »).
Thèmes des conférences :

Pouvoir et spiritualité en Languedoc au XIIIe siècle (les comtes de Toulouse, la reconquista, le catharisme)

Pourvoir et spiritualité en Égypte – le règne de la pharaonne Hatshepsout

L’Algérie Fraternelle – Le Père Abram

La Sagesse du Roi Salomon (les influences égyptiennes, les incidences sur la bible, la construction du Temple et le mythe d’hiram)

Les templiers en Occident